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De l’intrapreneuriat à l’entrepreneuriat: Entretien avec Jean-Baptiste Garcin

Jean-Baptiste Garcin, SK 2015, est le co-fondateur de bowud.com, plateforme de vente en ligne d’étagères murales sur mesure « made in France ». Après avoir contracté le virus de l’international pendant ses études à SKEMA, il se destine à l’expatriation. Mais ce parcours académique a aussi réveillé un gène bien particulier : Celui de l’entrepreneuriat.

Jean-Baptiste retrace son parcours et nous parle de Bowud dans un entretien avec Philippe Chereau, le directeur de SKEMA Ventures

Philippe Chereau (PC) : Jean-Baptiste, peux-tu nous rappeler rapidement ton parcours à SKEMA ?

Jean-Baptiste Garcin (JBG) : J’ai passé me premiers 18 mois de scolarité à Lille, pendant ma L3 puis mon premier semestre de M1. J’y ai des souvenirs fabuleux et je lui décerne le prix de meilleure ville étudiante au monde.

Je suis ensuite parti aux Etats-Unis sur le campus de SKEMA à Raleigh, en Caroline du Nord, pour y suivre mon deuxième semestre de M1.

Jean-Baptiste Garcin-Bowud

Puis j’ai voulu effectuer une année de césure en entreprise, à Paris chez Xerox France & Europe comme stagiaire marketing et animation de la force de vente au sein du département des arts graphiques.

Mais j’avais goûté à l’international et pour ma dernière année de Master, j’ai choisi de finir mon cursus à Suzhou pendant deux semestres où j’ai suivi les cours du MSc International Business. Les questions d’innovation en matière de business model dans les secteurs traditionnels m’intéressaient déjà et j’ai terminé cette année de MSc avec la soutenance de mon mémoire de MSc sur le sujet suivant : « Which strategic adaptations did the Swiss watch industry have to implement to survive ? »

Voilà succinctement mon parcours que je pourrais agrémenter de nombreux souvenirs et d’anecdotes mais cela durerait beaucoup trop longtemps ! Je tiens néanmoins à souligner que je suis très reconnaissant envers SKEMA de m’avoir permis d’appréhender différentes cultures non pas par des cours théoriques mais localement sur le terrain grâce aux campus internationaux de l’école sur lesquels j’ai pu étudier lors de mon parcours universitaire.

PC : Dans la continuité de ton MSc International Business tu es parti travailler aux USA. A l’époque, il n’était pas encore question pour toi de voler de tes propres ailes en lançant ton entreprise ?

JBG : Oui effectivement. J’ai d’abord commencé par travailler un peu moins de deux ans à Paris toujours chez Xerox France, dans la lignée de mon stage comme commercial grands comptes pour la presse (Le Monde, Le Figaro, L’AFP), les éditeurs (Flammarion, Gallimard, etc) et certains imprimeurs. L’expérience fut extrêmement enrichissante et m’a permis de véritablement lancer mon parcours professionnel dans la voie du business development. Mais l’envie de me replonger dans un contexte international était plus forte.

J’ai donc pris la direction d’Atlanta, aux États-Unis, pour y rejoindre une petite PME aux grandes ambitions !

Cette PME commercialise des équipements IT (serveurs, routeurs, switch, etc.) neufs ou reconditionnés et ma mission était d’ouvrir et de développer le marché africain francophone, c’est à dire majoritairement l’Afrique de l’ouest. Bref, une vraie mission « d’intrapreneur ». Ce marché mondial est hyper stimulant car les infrastructures IT sont les outils nécessaires au développement de la communication mondiale. Mais après plus d’un an je suis finalement rentré à Paris.

PC : Pour quelles raisons ? Le mal du pays ? L’envie de passer d’intrapreneur à entrepreneur ?

JBG : Tout d’abord parce que dans mon CV projectif lors des concours pour intégrer SKEMA j’avais indiqué vouloir créer mon entreprise après trois ans d’expérience et que j’en étais à ces trois années (rires). Plus sérieusement, j’ai toujours eu envie de développer mon entreprise. Mais je m’étais effectivement fixé d’acquérir au moins trois ans d’expérience professionnelle avant de franchir le cap.

J’ai ainsi décidé d’utiliser toute l’énergie que je dépensais à ouvrir le marché africain, depuis les USA, pour me lancer dans l’aventure entrepreneuriale. Je dois aussi avouer que la vie culturelle parisienne me manquait. Ces deux points, en plus de l’appel du président Macron aux jeunes français expatriés à rentrer en France développer de nouvelles entreprises, m’ont motivé à rentrer. Même si je pense souvent à ma Mustang américaine que j’aimais tant, mes nouvelles aventures en valent la peine.

PC : Parlons donc de ces nouvelles aventures. En rentrant en France tu avais déjà l’idée de créer bowud ? Parle-nous de ce concept innovant où tu associes tradition de l’ébénisterie à la française, ultra-personnalisation et technologie digitale ?

JBG : Bowud n’est pas né directement à mon retour des US. Je suis rentré en France pour développer une idée sur laquelle j’avais commencé à travailler aux USA : un site de petites annonces musicales permettant, entre autres services, la location d’instruments à l’heure ou à la journée, LALA.fr. Le site est en ligne, il faudra que j’y consacre de nouveau un peu de temps.

C’est finalement lors d’un startup week-end ce printemps à Paris que j’ai rencontré Manuel, mon associé chez bowud, avec qui le courant est très vite bien passé. Nous avons tous les deux une passion pour le bois et avons décidé d’explorer davantage de quelle manière nous pourrions entrer sur le marché bien particulier de l’ébénisterie. C’est un milieu relativement cloisonné avec d’un côté des artisans menuisiers et de l’autre de grandes entreprises de la décoration et du bois.


Manuel et Jean-Baptiste-Bowud
Manuel et Jean-Baptiste

De son côté, Manuel, ancien directeur marketing de plusieurs grandes entreprises, avait envie de renouer avec un produit qui donne du sens à celui qui l’acquiert. Nous partagions cette envie de créer à la fois de la valeur et du sens, et nous nous sommes naturellement lancés ensemble dans cette belle aventure. Avec bowud, notre ambition est simple : démocratiser l’accès aux produits des menuisiers ébénistes français.

PC : L’entreprise est toute jeune et les choses sont en fait allées très vite. Quelles ont été les étapes de développement ?

JBG : En effet, et cela pourrait être une véritable étude de cas.

Nous sommes partis des besoins des clients que nous voulions cibler avec l’idée de proposer une approche différente tant au niveau de notre offre que du business model dans son ensemble. Nous avons donc bien évidemment commencé par regarder ce que proposait la concurrence, en termes de produits, de prix et de délai de livraison ainsi que de facilité et de simplicité d’accès.

Nous nous sommes positionnés sur un produit en particulier : l’étagère murale, pour son côté très esthétique, aérien et élancé, tout en étant utile comme meuble de rangement ou bibliothèque murale.

Bowud-Etagere murale salon

Nous avons développé une offre de mai à fin juillet puis mis en ligne un site web de réservation / précommande gratuite pendant le mois d’août, visible grâce à un petit budget d’annonces sur moteurs de recherche et sur réseaux sociaux. Cette approche très Lean startup nous a permis tout à la fois de développer notre Minimum Viable Product et de valider notre marché.

Les retours du marché pour notre offre et nos produits ont dépassé nos attentes puisque nous avons reçu un nombre plus qu’encourageant de réservations !

Fort de ce constat, nous avons créé bowud.com dans la foulée. Nous avons déjà réalisé nos premières ventes et livré nos premiers lots d’étagères dont nos artisans menuisiers et nous-mêmes sommes plutôt fiers.

PC : En quoi vous différenciez-vous de la concurrence sur un produit aussi particulier ?

JBG : Nos étagères sont faites en vrai bois et chaque pièce, par définition, est unique. Nous ne sommes pas sur un placage en plastique avec un imprimé bois qui se répète tous les 30 cm.

C’est du véritable sur mesure fait en France avec du bois français proposé en trois essences : frêne, chêne et noyer. Le tout livré en deux semaines ! Cette proposition de valeur, plutôt simple en fait, n’existe pas, encore moins dans les longueurs que nous proposons : de 30 à 245 cm.

Bien comprendre ce qui compte vraiment pour le client a été essentiel dans le développement de l’offre. Nous essayons d’apporter une réponse aux consommateurs désireux de s’offrir des produits de qualité, uniques, qui restent abordables, en faisant travailler des artisans menuisiers ébénistes français, le tout avec un délai de livraison ultra rapide dans le milieu du bois. Nos clients profitent aussi d’un travail d’ébéniste tout en s’affranchissant de la difficile et chronophage recherche d’un artisan.

Bowud

PC : Quelles sont vos prochaines étapes de développement ?

JBG : Nous avons une équipe de quinze menuisiers prêts à travailler jour et nuit s’il le faut pour satisfaire les commandes de nos clients. La première étape est donc de gagner en notoriété et en volume de commandes. Pour les étapes suivantes nous avons plein d’idées de développement de nos produits actuels mais aussi de nouvelles gammes.

Nous souhaitons également utiliser la réalité virtuelle et développer une série de pop-up stores afin que nos clients puissent imaginer en situation, mais aussi voir, toucher et sentir nos beaux bois français. Il y a donc encore de quoi nous tenir occupés !

PC : En quoi la communauté SKEMA pourrait-elle vous aider ?

JBG : Nos produits sont entièrement fabriqués en France avec du bois français par des artisans menuisiers ébénistes ayant un vrai savoir-faire. Le circuit packaging et logistique est français lui aussi. Nous défendons corps et âme ce positionnement et le surcoût que cela peut entrainer. C’est notre façon de participer à la réindustrialisation française et à la revalorisation de ces métiers du bois afin que tout l’écosystème puisse en profiter.

Cette approche des entrepreneurs qui créent du sens est fortement ancrée dans l’ADN SKEMA. La meilleure façon de nous aider est d’être des ambassadeurs de bowud en en parlant autour de vous et en passant commande à nos artisans menuisiers français qui n’attendent qu’un clic pour créer vos étagères sur mesure. Enfin, toute idée de développement que nous n’avons pas évoquée pendant cet entretien est bien évidemment la bienvenue. C’est pour cette raison que nous avons voulu être accompagnés par SKEMA Ventures.

Pour en savoir plus sur bowud : https://www.bowud.com/

SKEMA Ventures

SKEMA Ventures is a business unit created by SKEMA Business School dedicated to impact entrepreneurship and innovation. Through a unique value chain, that encompasses teaching, coaching, incubation, and acceleration, SKEMA Ventures allows each SKEMA student and alumni to think, design, test and launch an impactful entrepreneurial project in a global context, on six innovative territories on four continents, benefiting from the best of each local ecosystem. With SKEMA Ventures, GloCal impact entrepreneurship is born! Watch this video to know more

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